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JEUNE NOIR AUTISTE PRIVÉ D’ÉCOLE : UNE MÈRE LANCE UN APPEL À L’AIDE AU MINISTRE DE L’ÉDUCATION ET À LA COMMISSION DES DROITS



Montréal, 2 février 2021 — Désespérée par la négligence et l’abandon de son enfant autiste par le système scolaire québécois, une femme noire fait appel au ministre de l’Éducation Jean-François Roberge et à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) pour que ces autorités agissent rapidement en faveur des droits de son fils autiste de 16 ans.

En raison des troubles de comportements inhérents à son autisme, Brandon-Lee, le fils de Mme Ismé, a été expulsé par l’École des Érables du Centre de services scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles, qui est pourtant une école spécialisée, entre autres, pour les jeunes de 5 à 21 ans vivant avec l’autisme.
Inscrit à l’École des Érables depuis 9 ans, Brandon-Lee a commencé à se couper le bout des doigts en 2018, ce qui a mené à la cessation temporaire de sa scolarisation.

Après trois incidents et renvois en 2019, durant laquelle période le jeune est resté à la maison avec un plan de scolarisation à domicile, l’école a suspendu sa scolarisation, estimant qu'il représentait un risque pour la sécurité d’autrui.

Entre janvier 2019 et septembre 2020, il n’aura eu accès qu’à 9 heures de scolarisation. Brandon-Lee a été renvoyé de l’école pour la dernière fois le 12 novembre dernier et demeure depuis sans scolarisation.

Or, selon Mme Ismé, des enfants blancs qui ont des comportements beaucoup plus graves et sérieux pour leur sécurité et celle des autres, bénéficient d’un accompagnement et ne sont pas expulsés.

« Mon fils est un jeune Noir qui a vite grandi et cela fait peur à certaines personnes », dit Mme Ismé. « Au lieu de soins adaptés et d’accommodement, on a opté pour la solution facile. D’abord c’était l’hospitalisation que l’école recommanda et ensuite, le renvoi ».

Selon la loi, un jeune en bas de 18 ans et un jeune vivant avec un handicap en bas de 21 ans a droit à l’instruction publique.

Pour cette raison, elle a sollicité l’aide du CRARR qui a déposé une plainte en son nom auprès de la CDPDJ en janvier 2020. Après le renvoi de Brandon-Lee en novembre dernier, le CRARR a ajouté des éléments à la plainte. Cependant, la CDPDJ prend son temps pour traiter la plainte qui est encore au point mort un an après son dépôt.

« Malgré la situation alarmante de Brandon-Lee qui compromet ses droits à l’éducation et son plein développement, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse maintient son approche bureaucratique en lui accordant la même attention qu’à un adulte sans handicap », déclare le directeur général du CRARR, Fo Niemi.