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LE CRARR APPUIE L’APPEL DU CONSEILLER MARVIN ROTRAND POUR METTRE FIN AUX INTERPELLATIONS POLICIÈRES DISCRIMINATOIRES À MONTRÉAL



Montréal, 25 octobre 2019 — Le CRARR appuie avec enthousiasme la motion du conseiller municipal Marvin Rotrand demandant à la Ville de Montréal et au Gouvernement du Québec de prendre des mesures pour éliminer les interpellations policières abusives et marquées par la discrimination et le profilage racial.

Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, le conseiller Rotrand (Ind.-Snowdon) s’est joint à des groupes communautaires représentant les communautés racisées de Montréal, pour annoncer sa motion visant à mettre fin aux interpellations arbitraires effectuées contre les membres de ces communautés sur le territoire de l’agglomération de Montréal. Le CRARR a souligné l’urgence d’une action pour que ces actes discriminatoires soient sanctionnés et que cessent les pratiques de profilage racial par les policiers.

Selon un rapport du SPVM rendu public il y a deux semaines, les vérifications aléatoires dans les lieux publics ont augmenté de 143 % de 2014 à 2017 et les interpellations de personnes autochtones, noires ou arabes (surtout âgées entre 15 et 24 ans) sont 4 à 5 fois plus fréquentes que les personnes de race blanche. On demande à ces personnes leurs pièces d’identité et les informations ainsi recueillies sont conservées dans une base de données de la police pour un usage inconnu et non révélé.

Cette étude a confirmé que dans plusieurs quartiers de Montréal, la police pratique une forme de racisme systémique en interpellant, de manière disproportionnée, des personnes de race noire sur la rue ou au volant d’un véhicule, des situations connues en Amérique du nord comme étant du « Walking While Black » « Driving While Black ».

Selon Alain Babineau, un conseiller du CRARR, « Montréal, on a un problème, et ce problème est le racisme systémique au sein de la police ».

« Les résultats de cette étude ressemblent à ceux de Toronto, Ottawa et Kingston, il y a quelques années et plus récemment à Halifax, où l’interpellation et la demande d’identification par la police sont devenues routinières et visent particulièrement les personnes autochtones et racisées, en violation flagrante de leurs droits constitutionnels », remarque M. Babineau.

« Il est grand temps que les autorités municipales et provinciales se penchent sérieusement sur ce problème afin d’éradiquer ces inacceptables pratiques systémiques de profilage racial. L’Ontario et la Nouvelle-Écosse viennent de légiférer dans ce sens et nous en appelons au Premier Ministre Legault et à la Mairesse Plante pour faire de même avec toute l’urgence que la situation exige », ajoute M. Babineau, un policier de la GRC à la retraire.

« Soyons clairs : nous ne nous demandons pas qu’on mette fin à toutes les interpellations sur la voie publique, mais que l’on cesse les interpellations discriminatoires, car il est grand temps que Montréal et le Québec adhèrent aux objectifs de la Décennie internationale des Nations Unies pour les peuples d’ascendance africaine que le Canada a signée en 2018 », conclut M. Babineau.

Le CRARR demande également à la Ville de Montréal de mettre fin aux pratiques de répression des« incivilités », une problématique aussi abordée dans l’étude.

Depuis 2003, le CRARR a constamment dénoncé le prétexte d’incivilités utilisé abusivement par les policiers pour pénaliser, à cette époque, les résidents noirs et arabes des logement sociaux à Saint-Michel, comme parler fort dans la rue, cracher et se trouver dans un parc après 23 h 00.

Inspirées par le modèle du maire Giuliani à New York, les mesures anti-incivilités adoptées par le SPVM, la Société de transport de Montréal et l’Office municipal d’habitation de Montréal, sans discussion publique, étaient en fait une excuse pour légitimer les pratiques de profilage racial. Ces mesures sont encore appliquées à ce jour, à des degrés différents.