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PROFILAGE RACIAL À MONTRÉAL : STANLEY JOSSIRAIN INTERPELLÉ ET PÉNALISÉ PAR LES POLICIERS DU SPVM



Montréal, 8 avril 2019 — Déjà la cible de nombreuses interpellations abusives et discriminatoires par la police de Repentigny, Stanley Jossirain a été interpellé le mois dernier, cette fois-ci par des policiers de Montréal, qui lui ont imposé 650 $ en contraventions.

Le 13 mars dernier, dans l'après-midi, M. Jossirain conduisait dans sa voiture trois amis, tous des jeunes hommes noirs, à un jeu de hockey cosom dans une école dans le secteur Nord-Est de Montréal. En chemin, il a été interpellé par deux policiers en patrouille qui lui ont demandé ses papiers, lui expliquant qu'il s'agissait d'une simple vérification.

Lorsque l'un des policiers a demandé aux trois passagers de s'identifier, M. Jossirain les a informés de leurs droits et du fait que dans le cadre d'une simple vérification en vertu du Code de sécurité routière, seul le conducteur doit fournir des pièces d'identification. Seul l'un des passagers a obtempéré et a remis sa carte d'assurance-maladie.

Les policiers n'ont pas apprécié cette intervention, pourtant légitime, du jeune. Ils lui ont émis un billet au montant de 486 $, pour entrave au travail des policiers, et un autre de 170 $, « pour défaut de signaler avec ses clignotants son intention de changer de voie ».

Connaissant, par expérience, les risques d'escalade avec les policiers, M. Jossirain a préféré prendre les billets sans discuter, ayant la ferme intention de les contester.

Lorsque l'un des policiers a rendu sa carte d'assurance-maladie au jeune homme qui la lui avait remise, celle-ci était fendue en deux. Le policier a prétendu qu'elle avait été déchirée par accident et les deux policiers sont retournés vers leur véhicule avec des rires moqueurs.

« Je suis malheureusement habitué à me faire harceler par la police. Je sais par expérience que lorsqu'on est un jeune Noir dans certains quartiers ou banlieues de Montréal, on est systématiquement ciblé par la police et que tous les faux prétextes sont bons pour nous harceler et nous « marquer », déclare M. Jossirain.

« Mais avec l'aide du CRARR, je vais défendre bec et ongle mon droit et ma liberté de circuler librement sans craindre d'être la cible de profilage racial, à Repentigny ou à Montréal », dit-il.

Dans le cas actuel, le CRARR a déjà déposé, au nom de M. Jossirain, une plainte auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et il prépare une plainte auprès du Commissaire à la déontologie policière, portant sur le profilage racial et le comportement abusif et discriminatoire des policiers.

« Même si la Commission peut prendre jusqu'à dix mois ou parfois plus pour donner suite à une plainte que nous déposons, il faut que les personnes qui se sentent victimes de la pratique de profilage racial par des policiers n'hésitent pas à porter plainte systématiquement et avec vigueur, pour que cesse un jour la discrimination policière systémique contre les citoyens de race noire », note le directeur général du CRARR, Fo Niemi.