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LES ÉLECTIONS DE 2018 : UN PLUS GRAND NOMBRE DE DÉPUTÉS ISSUS DES MINORITÉS RACISÉES



Montréal, 2 octobre 2018 — Un nombre significatif de membres des minorités racisées et ethnoculturelles élus à l’Assemblée nationale du Québec hier démontre que le changement démographique a également modifié les couleurs de la démocratie québécoise.

Selon les données disponibles, parmi les 125 députés, on note quatre députés noirs (Nadine Girault et Lionel Carmant de la CAQ et Dominique Anglade et Frantz Benjamin du PLQ), trois députés arabes (Monsef Derraji et et Marwah Rizqy du PLQ et Ruba Ghazal du QS) et deux députés latino-américains (Saul Paolo du PLQ et André Fontecilla du QS).

La CAQ a deux autres députés qui pourront être considérés comme des membres des « minorités visibles » (nous employons le critère de l'auto-identification).

Il n’y a toutefois aucun député autochtone.

Les député-e-s issus des groupes officiellement considérés comme étant des « minorités visibles » pourront jouer un rôle crucial dans plusieurs débats à venir, notamment en matière d’identité, d’immigration et de discrimination. Ils pourront contribuer, avec leurs expériences et connaissances personnelles, à des politiques et des positions qui pourront, entre autres, éviter des dérapages idéologiques nuisibles à la cohésion sociale et à la diversité.

Tel que prévu, le caucus libéral a plus de diversité ethnique, avec des députés d’origines britannique, italienne, juive et portugaise, alors que la députation péquiste est complètement monoethnique et monoraciale. Le caucus du Québec solidaire compte 2 députés issus des minorités visibles sur dix, tandis que celui de la CAQ, hormis les deux députés d’origine haïtienne, est relativement homogène sur les plans ethnique et linguistique. Notons que le nombre de femmes élues a augmenté de manière tangible (41,5% des député-e-s), permettant au PLQ et à QS de réaliser la parité homme-femme au sein de leur caucus.

« La diversité est une valeur ajoutée à la gouvernance moderne, donc on peut se demander comment la CAQ formera un conseil des ministres qui ressemble au Québec de 2018 et un gouvernement qui doit être inclusif et représentatif », déclare le directeur général du CRARR, Fo Niemi.

« Les résultats des élections de 2018 ont créé un fossé préoccupant, entre un Montréal multiethnique et le reste du Québec monoethnique. Il est donc important que le nouveau Premier ministre François Legault adopte des mesures créatives d’inclusion pour qu’un gouvernement caquiste soit réellement un gouvernement pour tous les Québécois et toutes les Québécoises, quelles que soient leurs origines », conclut-il.