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LE CRARR DÉPLORE LE REFUS DU PARTI QUÉBÉCOIS D'APPUYER LA NOMINATION DE LA PREMIÈRE FEMME NOIRE À LA PRÉSIDENCE DE LA COMMISSION DES DROITS DE LA PERSONNE



Montréal, 8 décembre 2016 — Le CRARR demande au Parti Québécois de présenter les motifs de son refus de donner son appui à la nomination de Me Tamara Thermitus à la présidence de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Selon un article paru dans La Presse d'aujourd'hui, le PQ a refusé cette nomination à cause du fait que « l'avocate issue du ministère fédéral de la Justice (Me Thermitus) est avant tout dans le giron de Dominique Anglade, très « pro-multiculturalisme ».

Si nommée, Mme Thermitus serait la première personne de la Communauté noire qui occupera la présidence de cet organisme et la deuxième femme (la première et la seule jusqu'à ce jour, Mme Francine Fournier, nommée en 1981), depuis la création de l'organisme il y a déjà 40 ans (1976).

« Les Québécois en général, et les personnes racisées en particulier, doivent être très préoccupés par ce geste hautement idéologique du PQ, si cette information s'avère fondée, car la Charte des droits et libertés de la personne interdit la discrimination basée sur des convictions politiques », dit le directeur général du CRARR, Fo Niemi.

« Par ailleurs, Me Thermitus possède de l'expertise et des expériences fort importantes en matière de racisme, notamment de racisme systémique, et de relations avec les peuples autochtones, deux dossiers qui occupent une place importante dans l'actualité québécoise et canadienne », ajoute-t-il.

« La nomination d'une femme noire, hautement qualifiée et sensibilisée à la cause de l'égalité sous ses formes multiples, est une décision importante en raison des problèmes sérieux à la Commission des droits de la personne, où il n'existe aucun Commissaire de la Communauté noire et qui a systématiquement refusé de reconnaître le racisme systémique », note M. Niemi.

« C'est aussi un symbole très pertinent de progrès et d'égalité, étant donné qu'il n'existe aucun poste de direction d'un organisme de l'État qui ne soit occupé par une femme ou un homme de cette communauté ».

« Nous demandons au PQ d'expliquer ce qu'il entend par l'expression « pro-multiculturalisme », sa position sur le racisme systémique et si elle impose désormais, un test idéologique à toutes les nominations à la présidence des organismes de l'État, ou si elle le fait seulement dans ce cas-ci. Les répercussions sur les relations raciales, sur la place des minorités raciales dans la fonction publique et sur la neutralité de l'État, sont énormes », conclut M. Niemi.

Le CRARR incite la Coalition Action Québec et Québec Solidaire à se prononcer en faveur de la candidature de Me Thermitus afin de permettre à la Commission d'avoir une personne hautement compétente pour la diriger. La nomination des membres de la Commission exige un vote aux deux-tiers de l'Assemblée nationale.